Un site pour témoigner et partager des informations et documentations techniques au sujet du loup et de l'élevage en contexte de plaine Grand-Est. Bonne visite !


Meuse Nature Environnement, l'élevage et le loup

Par la médiation, la concertation, la mise en œuvre et le suivi de mesures de protection, et l’accompagnement à long terme des éleveurs, le travail de l'association vise à protéger l’espèce loup, l’élevage paysan et maintenir la biodiversité en tenant compte des impératifs liés au contexte de plaine.

 

En 2024, l’association poursuit ce travail important qui a porté ses fruits, notamment grâce à un partenariat fort avec une association d'éleveurs et un renforcement des liens sur la région Grand Est et autres régions de France.



Une recolonisation des territoires...

Présent en France dans les massifs montagneux depuis plus de 25 ans, le loup poursuit sa recolonisation des espaces et notamment ceux de la plaine. Malgré les tirs, les dernières données de l'OFB montrent une dynamique et une expansion de l'espèce loup au niveau national.

 

 

 

Le loup est revenu en Lorraine en 2011 dans le massif des Vosges puis l’espèce a migré jusqu’aux plaines vosgiennes et meusiennes fin 2013.  En 2020, l’espèce est présente en montagne et en plaines de la Région. Une meute d’au moins 2 loups est installée sur le massif vosgien (département 88), et au moins un individu a établi son territoire sur une zone de plaines depuis 2015 au niveau de la ZPP (Zone de Présence Permanente) « Saint-Amond », à la limite des départements 54 (Meurthe-et-Moselle), 88 (Vosges) et 55 (Meuse).

 

La Région Grand Est compte 10 départements, principalement de plaine. L’espèce est suspectée d’être ou d’avoir été présente sur un territoire plus large que la zone de présence actuelle en plaine et d’être en phase de colonisation d’autres territoires de plaine. Seuls 3 départements n’ont pas encore été officiellement recolonisés.


Un contexte de recolonisation nouveau : la plaine

Jusqu'à 2013, l'essentiel des informations disponibles par rapport aux mesures de protection des troupeaux contre la prédation et du comportement du loup sur le territoire, venait principalement des Alpes et un peu plus tard du massif vosgien.

 

Aujourd'hui, le loup est présent sur la plaine, un contexte nouveau avec ses propres caractéristiques paysagères et conduites des troupeaux.

 

Les mesures de protection proposées pour le milieu montagnard se révèlent souvent peu appropriées dans ce nouveau contexte. Par exemple, s'il est possible de mettre plusieurs chiens de protection dans un troupeau de 1000 brebis à la montagne, il est plus difficile d'introduire des chiens de protection lorsqu'un troupeau de 500 brebis est divisé en plusieurs petits lots et ce sur plusieurs petites parcelles. Une situation qui pousserait à l'éleveur à introduire deux chiens pour 50 brebis pâturant à un endroit, deux autres chiens pour 30 brebis à un autre endroit, et ainsi de suite. Notons aussi qu'à la montagne, les troupeaux sont plutôt éloignés des habitations alors que dans le contexte de plaine les troupeaux sont proches des habitations. Cette différence rend plus difficile l'introduction de chien au risque de déranger le voisinage. Enfin, le gardiennage (surveillance du troupeau par le berger ou autre personne) est plus "facile" lorsqu’il y a qu'un seul troupeau à surveiller que plusieurs à différents endroits comme c'est le cas en contexte de plaine. 

Heureusement, des moyens qui seraient peu appropriés pour le contexte de montagne le sont pour le contexte de plaine. Par exemple certaines clôtures et autres mesures, à condition qu'elles respectent quelques critères essentiels : 

 

  • les spécificités de l'exploitation, type de conduite des troupeaux et des particularités des parcs
  • la sensibilité de l'éleveur par rapport à tel ou tel moyen de protection
  • un coût matériel abordable 
  • un entretien gérable sur la durée
  • une intégration paysagère "acceptable"

À ce jour, il existe encore trop peu d'informations sur l'efficacité des mesures de protection telle que les clôtures électriques, les clôtures grillagées, et autres dispositifs comme les mesures d'urgence (foxlights, fladry, etc.). Le travail de terrain est essentiel pour acquérir des éléments scientifiques vis-à-vis du loup et des mesures de protection mises en place. Il est aussi important de travailler avec les pays voisins pour partager les connaissances et expériences.

 

C'est dans ce cadre de recherche, que l'association Meuse Nature Environnement en partenariat avec l'association Encore Eleveurs Demain travail sur ce projet loup/élevage et ce depuis le retour du loup en plaine en 2013.

 

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